BOURGUIBA,TEL QUE JE L’AI CONNU

Médecin traitant depuis 1960 de Habib Bourguiba, le premier président de la République tunisienne, l’auteur, subjugué par la personnalité de cet homme qui a consenti à tous les sacrifices jusqu’à la libération de son pays du joug colonial, a suivi son parcours sur quarante ans.
Dans le cadre de ses responsabilités, Amor Chadli a vécu des situations et des événements qui ont marqué l’histoire de la Tunisie. Il apporte des informations sur la méthode bourguibienne qui ne consistait pas toujours à répondre à la demande du peuple, mais plutôt à le convaincre dans le sens de l’intérêt supérieur de la Nation. Il relate les principaux événements qui ont permis à Bourguiba de concrétiser son pari sur la jeunesse, ses combats pour le droit pour tous à l’éducation et à la santé et pour la libération de la femme, conditions essentielles à l’avènement de la démocratie, sa gestion de la politique étrangère, les péripéties qui ont émaillé la lutte pour sa succession, la stratégie menée par son successeur pour accaparer le pouvoir, sa destitution enfin.
Ce livre n’est pas seulement une biographie mais aussi l’histoire de la lutte pour l’indépendance de la Tunisie et son édification en un État moderne. Plus d’un quart de siècle après le départ de Bourguiba de la scène politique, le projet de société qu’il n’a cessé de défendre avec force semble avoir laissé place à une religiosité qui inhibe la pensée libre mais contre laquelle les enfants de Bourguiba sont décidés à s’opposer.

Après ses études médicales et sa spécialisation à Strasbourg, Amor Chadli rejoint en 1957 l’Institut Pasteur de Tunis en tant que chef de service. Maître de conférences agrégé de la faculté de médecine de Paris en 1962, il devient le premier directeur tunisien de cet Institut, fonction qu’il assure jusqu’en février 1988. En 1964, il est Doyen fondateur de la Faculté de médecine de Tunis. Élu membre du comité central du Parti Socialiste Destourien en 1979, en 1981 et en 1986, il est Recteur de l’Université tunisienne en avril 1986, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en mai 1986, puis ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en juillet 1986. En juin 1986, il est membre du bureau politique et secrétaire général adjoint du PSD. En mai 1987, il est Ministre Directeur du cabinet présidentiel, jusqu’à la destitution de Bourguiba, le 7 novembre 1987.